Hommage à Arthur Lamothe à Présence autochtone
2004/06/19
Le Devoir
Tremblay Odile

Dimanche, à 15h, au Cinéma de l'ONF, lors de la cérémonie de remise de prix du festival Présence autochtone, un pionnier du cinéma ethnographique en pays innu recevra un hommage mérité.

Nul mieux qu'Arthur Lamothe, Gascon émigré sur nos terres en 1953, a su au fil des ans fixer sur la pellicule les coutumes et les transformations du peuple montagnais. Avec l'appui de l'anthropologue Rémi Savard, mais aussi de Thérèse Rock, de la réserve de Betsiamites, il a accumulé sur trente ans une documentation filmique devenue sans prix, mais en grande partie inédite.

La réalité montagnaise, Arthur Lamothe l'a abordée pour la première fois en 1967 dans un court métrage, Le Train du Labrador. De 1973 à 1983, avec la collaboration de Savard, il a réalisé une série de treize films, La Chronique des Indiens du nord-est du Québec, sur la culture, la spiritualité, la dépossession, les problèmes de criminalité et l'avenir du peuple innu.

Son apport cinématographique est d'autant plus important qu'à cette période correspondent des mutations profondes de plusieurs communautés montagnaises, qui sont passées d'une culture en grande partie nomade à la sédentarisation.

Un inventaire de ce matériel et un plan de production de 80 vidéocassettes en langue innue et de 80 autres en langue française ont permis d'élaborer une banque d'archives filmiques unique en son genre, bientôt complétée. Présence autochtone présentait d'ailleurs cette semaine en primeur plusieurs de ces documents.

Bouclant la boucle, le dernier film d'Arthur Lamothe, une fiction, Le Silence des fusils en 1996, se déroulait également en territoire innu, dans la région de Sept-Îles.